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lundi 5 novembre 2018

Le Femina à Philippe Lançon pour "Le lambeau"

Philippe Lançon, prix Femina 2018. (c) Gallimard.


Vivent les femmes! Les dames du prix Femina réunies au Cercle Interallié tirent les premières dans la grosse semaine des prix littéraires qui s'ouvre ce lundi. Elles couronnent crânement "Le lambeau" de Philippe Lançon (Gallimard, 512 pages) paru en avril de cette année dans la collection Blanche. A l'unanimité moins une voix qui est allée à David Diop. Un livre indispensable que le Goncourt n'avait pas jugé utile de sélectionner parce que non "œuvre de fiction" - à se demander s'il avait été lu.

Philippe Lançon.
(c) C. Hélie/Gallimard.
Le journaliste et romancier, rescapé de l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015, très gravement blessé à la mâchoire, y raconte sa lente reconstruction à la fois physique et spirituelle. Une remontée vers la vie bouleversante qui n'épargne rien, ni les douleurs physiques, ni les douleurs morales. "Le lambeau" est sans doute LE livre de l'année 2018. C'est aussi un chef-d'œuvre et il est réconfortant que le prix Femina lui ait attribué ses lauriers.

Pour lire le début de l'épais "Le lambeau", déjà vendu à 110.000 exemplaires, c'est ici.


Première apparition publique depuis l'attentat de Philippe Lançon, pour le prix Femina.

Le jury du prix Femina est composé d'Eveyline Bloch-Dano, Claire Gallois, Anna-Marie Garat, Paula Jacques, Christine Jordis, Camille Laurens, Mona Ozouf, Josyane Savigneau et Chantal Thomas (présidente). Le secrétariat est assuré par Anne de Caumont.

Le prix Femina étranger couronne l'Américaine Alice McDermott pour son roman "La neuvième heure" (traduit de l'anglais par Cécile Arnaud, La Table Ronde/Quao Voltaire, 282 pages).

Jim, jeune homme aux grands yeux bleus qui a dû mal à se lever le matin, vient d'être congédié de son emploi aux chemins de fer. Il referme la porte derrière sa femme Annie qu'il a envoyée faire des courses, puis enroule soigneusement son pardessus "dans le sens de la longueur" pour le poser au pied de la porte. Quand Annie reviendra, elle manquera de faire sauter la maison entière en craquant une allumette dans l'appartement rempli de gaz.

Malgré la fatigue et ses chevilles enflées, Sœur Saint-Sauveur, en chemin vers le couvent voisin après une journée à faire l'aumône, prend la relève des pompiers auprès de la jeune femme enceinte et des voisins sinistrés de ce petit immeuble de Brooklyn. Elle tente de faire jouer ses relations pour que Jim soit enterré dans le cimetière catholique où le couple avait acheté une concession, mais la nouvelle du suicide est déjà parue dans le journal. Il lui reste à veiller son corps, en compagnie de l'acariâtre Sœur Lucy et de la novice Sœur Jeanne, en attendant que le croque-mort l'emporte à la fosse commune...

Pour lire le début en ligne, c'est ici.

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Un Prix Femina spécial 2018 pour l'ensemble de son œuvre va à Pierre Guyotat pour "Idiotie" (Grasset, 249 pages), récompensé il y a une quinzaine par le Prix de la langue française de Brive (lire ici).










Enfin, le Femina de l'essai va à la philosophe Elisabeth de Fontenay pour "Gaspard de la nuit, Autobiographie de mon frère" (Stock, 140 pages), un livre où elle explore, entre biographie et cheminement philosophique le parcours de ce "petit frère" de 80 ans dont on saura seulement qu'il est handicapé.

Pour en lire le début en ligne, c'est ici.




Les finalistes du prix Femina

Roman français

  • Emmanuelle Bayamack-Tam, "Arcadie" (P.O.L.)
  • Yves Bichet, "Trois enfants du tumulte" (Mercure de France)
  • David Diop, "Frère d'âme" (Seuil)
  • Michaël Ferrier, "François, portrait d’un absent" (Gallimard)
  • Pierre Guyotat, "Idiotie" (Grasset)
  • Philippe Lançon, "Le lambeau" (Gallimard)
  • Tiffany Tavernier, "Roissy" (Sabine Wespieser)

Roman étranger

  • Javier Cercas, "Le monarque des ombres" (Actes Sud) traduit de l'espagnol par Aleksandar Grujicic, avec la collaboration de Karine Louesdon
  • Davide Enia, "La loi de la mer" (Albin Michel) traduit de l’italien par Françoise Brun
  • Stefan Hertmans, "Le cœur converti"(Gallimard) traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
  • Alice McDermott, "La neuvième heure" (La Table Ronde/Quai Voltaire) traduit de l'anglais par Cécile Arnaud
  • Gabriel Tallent, "My absolute darling" (Gallmeister) traduit de l’américain par Laura Derajinski
  • Olga Tokarczuk, "Les livres de Jakob" (Noir sur blanc) traduit du polonais par Maryla Laurent
  • Samar Yazbek, "La marcheuse" (Stock) traduit de l'arabe par Khaled Osman

Essai

  • Antoine de Baecque, "Histoire des crétins des Alpes" (Vuibert)
  • Stéphane Beaud, "La France des Belhoumi" (La Découverte)
  • Marc Dugain, "Intérieur jour" (Laffont)
  • Colette Fellous, "Camille Claudel" (Fayard)
  • Elisabeth de Fontenay, "Gaspard de la nuit" (Stock)
  • Laurent Nunez, "Il nous faudrait des mots nouveaux" (Cerf)
  • Dominique Schnapper, "La citoyenneté à l'épreuve" (Gallimard)
  • Marc Weitzmann, "Un temps pour haïr" (Grasset)





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