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vendredi 26 août 2011

L10 God save David McKee

C'est quand même incroyable que se distingue dans les sorties jeunesse de cette rentrée littéraire un album écrit et illustré par un Britannique, et datant de 1972! Personne n'avait jugé utile précédemment de traduire "Six hommes" de David McKee qui arrive maintenant en français chez Kaléidoscope.



Et pourtant quelle merveille que cet album qui traite si finement de l'absurdité de la guerre.
David McKee met en scène une fable où six hommes arpentent le monde à la recherche d'un endroit où travailler et être en paix. Mais quand ils trouvent ce lieu et qu'ils se mettent à y prospérer, ils commencent aussitôt à se méfier de tout le monde, et surtout des étrangers, soupçonnés d'en vouloir à leurs biens.

Ces séances de guet leur prennent toutefois tellement de temps qu'ils engagent six soldats.
Six soldats qu'il leur faut occuper. C'est tout simple, ils les envoient prendre les fermes voisines.
Les fermiers assiégés n'ont que deux choix: plier ou se réfugier ailleurs. Ceux qui partent trouvent protection chez d'autres fermiers libres et heureux mais tous partagent alors leur temps entre le travail et l'art d'être soldat.
Des sentinelles sont postées de part et d'autre de la rivière, la ligne de démarcation.
Ironie du sort, c'est le vol d'un bête canard qui va déclencher les hostilités.

David McKee a recours à de sobres dessins en noir et blanc dans cet album où il dénonce de manière piquante les dérives de l'argent et du pouvoir, menant jusqu'à la guerre alors que la quête initiale des six hommes était la paix! Le graphisme a un petit look rétro qui est très plaisant dans les feux d'artifices de couleurs qu'on nous sert à la louche aujourd'hui.



A noter qu'il avait déjà traité de la guerre dans "Les conquérants", une autre superbe fable, en bleu-blanc, rouge cette fois, parue en 2004.
"C'est tout ce que je pouvais faire contre la guerre d'Irak"

nous avait-il dit.


Et l'argent est au cœur de "Denver", excellent album paru l'an dernier.


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