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mercredi 18 janvier 2017

Lire Asli Erdogan ce jeudi à Bruxelles

Aslı Erdoğan.

Le 29 décembre dernier, on apprenait avec soulagement que l'auteure turque Aslı Erdoğan était libérée de la prison des femmes de Bakirköy, à Istanbul. L'écrivaine sera en liberté conditionnelle jusqu'au 14 mars, date de la reprise de son procès (lire ici).

Cela n'empêche évidemment pas la tenue du troisième "apéro poésie" qui lui est dédié, organisé par les Midis de la poésie ce jeudi 19 janvier de 17 à 19 heures à la maison du spectacle la Bellone (rue de Flandre 46, 1000 Bruxelles, entrée libre mais sur réservation à info@midisdelapoesie.be ou 0485 32 56 89 ou ici).
Baptisée #Direasli, la soirée sera l'occasion d'une mobilisation collective en soutien à Aslı Erdoğan bien entendu, mais aussi aux autres romanciers, poètes, intellectuels et professeurs turcs emprisonnés depuis l'été dernier. Et il y en a beaucoup.

La séance se déroulera en trois parties:

  • Présentation de la rencontre et des textes d'ateliers d’écriture proposés en soutien avec Aliette Griz, Milady Renoir, Anne Versailles, Veronika Mabardi, Mélanie Godin.
  • Lecture collective du livre "Le Bâtiment de pierre" (Actes Sud, 2013)
  • Conversation autour de la liberté d'expression.

Elle sera retransmise en direct sur Radio Panik 105.4 FM.


La jeune librairie bruxelloise Tulitu proposera à la vente tous les livres d'Aslı Erdoğan, dont bien entendu le dernier, tout juste sorti.
"Le silence même n'est plus à toi" (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud, 172 pages) est un recueil de vingt-neuf chroniques, parues au cours des dix dernières années, parmi celles qui ont valu à leur signataire d'être arrêtée en août 2016 comme les autres collaborateurs du journal "Ozgü Gündem", contraint à la fermeture.

Il est super intéressant de découvrir ces textes qui, s'ils sont des chroniques publiées dans un journal, ne ressemblent pas à l'article de presse que l'on connaît chez nous même lorsqu'il est dénommé "chronique". Derrière les faits relatés, il y a une plume, celle d'une romancière, d'une poète aussi. Aslı Erdoğan dit souvent "je" dans ces textes, que ce soit pour raconter ce qu'elle a vécu, ce qu'elle pense, ou autre chose. Cela peut paraître déroutant au début, mais on est vite pris par cette écriture forte, particulière, relatant d'une manière différente les événements qui ont fait la triste actualité de la Turquie.

On imagine bien que le recueil a été décidé dans l'urgence. Aslı Erdoğan était incarcérée. Personne ne savait ce qui pouvait lui arriver. Excellente idée donc que cette publication qui permet de découvrir ce pourquoi il lui est reproché mille choses. Un seul regret: les chroniques, extrêmement convaincantes, ne sont pas accompagnées de la date de leur publication. Et à moins de bien s'y connaître en histoire récente de la Turquie, on s'y perd un peu. En même temps, cette atemporalité leur confère une forme universelle qui sied à la défense des droits humains.








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