Invitée d'honneur obligée, la Joconde. |
"Depuis 2005", explique Fabrice Douar, le responsable éditorial bande dessinée du musée du Louvre et co-commissaire de l'exposition avec Mélanie Andrieu du CBBD, "le musée du Louvre donne carte blanche aux auteurs de bande dessinée pour dialoguer avec ses collections, ses espaces, son histoire."
Expo "Bulles de Louvre". (c) Daniel Fouss/CBBD. |
En dix-sept ans, dix-neuf albums de bande dessinée ont été publiés dans la collection Futuropolis/Musée du Louvre. Un vingtième est en préparation pour cette année, réalisé par la Belge Judith Vanistendael, première femme à participer à l'aventure en tant que scénariste et dessinatrice. De quoi permettre une riche exposition célébrant à la fois le musée, ses trésors et les artistes qui s'y sont frottés, composée uniquement de grands noms du neuvième art.
Vingt auteurs et cent cinquante œuvres, des originaux et des reproductions, sont réunis aux cimaises dont les fonds varient de couleur selon les espaces pour un parcours en six temps:
- les icônes que sont la Joconde et la Victoire de Samothrace
- les lieux emblématiques de la Pyramide et de la Grande Galerie
- les hommes et les femmes au service des œuvres
- le parallèle entre public et auteur
- les muses et les sources d'inspiration
- la manière de travailler de Judith Vanistendael
Visite guidée, commentée par Fabrice Douar.
Hommes et femmes au service des œuvres
"Nicolas de Crécy inaugure la collection en 2005 avec "Période Glaciaire", où il projette le Louvre dans un futur lointain et indéterminé où notre civilisation a été ensevelie sous la glace."
"Dans "Les Sous-sols du Révolu" (2006), Marc-Antoine Mathieu nous invite, lui, à découvrir les espaces du Louvre fermés au public en compagnie de son personnage Eudes le volumeur, anagramme de musée du Louvre."
Originaux et agrandissements au fil du parcours. (c) Daniel Fouss. |
"En 2009, Jean-Claude Carrière qui signait ici son premier scénario de BD a reçu carte blanche pour composer une histoire du Louvre que Bernar Yslaire a illustrée." Un écran montre les différentes étapes de travail de son dessin.
"Eric Liberge dévoile son story-board sur les agents d'accueil et de surveillance en comparaison de son œuvre finie (2008) et la juxtaposition des deux est édifiante."
"En 2019, le passionné de SF Stéphane Levallois choisit Léonard de Vinci comme "cadre imposé". Son album lui a pris deux ans car il a redessiné toute l'œuvre de Léonard de Vinci et l'a intégrée dans son travail."
Stéphane Levallois-Léonard de Vinci en agrandissement. |
"Avec le dix-septième titre de la collection, Christian Lax sort du Louvre (2019). Il a découvert la maternité rouge d'un sculpteur dogon et veut sauver cette œuvre en l'amenant du Mali en France, à l'instar des migrants."
"En 2010, c'est au tour de Hirohiko Araki, le premier mangaka qui a accepté l'invitation du Louvre. Il organise un jeu de piste entre les scènes et les œuvres."
"Christian Durieux interroge, lui, le rapport entre l'art et le pouvoir. Il propose un jeu entre une muse, un ancien président et les œuvres (2011)."
"2012 est l'année d'Enki Bilal, incontournable de la BD. Il ne propose pas une BD classique mais des photos d'œuvres sur lesquelles il peint, un texte annexe contant l'histoire du personnage (raison pour laquelle les textes figurent à côté des dessins exposés)".
"En 2013, Etienne Davodeau nous propose de lui-même un projet sur la vie d'un agent de surveillance, le fonctionnement de l'acquisition des œuvres, donnant ses lettres de noblesse à la BD au Louvre."
Un dessin d'Etienne Davodeau agrandi. |
"Charles Berbérian s'intéresse en 2021 à la statue de Ebih-II, nu-banda et en fait le narrateur de son roman de Gilgamesh."
"Auteur hongkongais, Li Chi Tak pose en 2019 la question: l'art est-il la vie?"
Parallèle entre public et auteur
"En 2015, Florient Chavouet a l'idée prémonitoire d'une crue de la Seine, juste avant qu'elle se déroule! Il dessine aux crayons de couleurs un Louvre plein de monde qu'il cartographie également avec bonheur."
Florient Chavouet. (c) Futuropolis/Musée du Louvre. |
"David Prudhomme conçoit une visite express où les œuvres regardent ke public autant que le public les regarde, arrivant à une bande dessinée géante."
Scénographie à partir de David Prudhomme, invitant le public. |
Muses et sources d'inspiration
"Inspirés par le musée du Louvre-Lens, Loo Hui Phang et Philippe Dupuy inventent un ancien mineur qui, tel un Orphée sortant des enfers, découvre la galerie du temps."
"Naoki Urasawa, autre mangaka, oppose en 2018, l'idée du Louvre, patrimoine culturel mondial à celle du patrimoine japonais de la BD."
"Jiro Taniguchi développe un côté plus poétique avec son promeneur solitaire (2014)."
"Pour Taiyô Matsumoto, les chats représentent l'esprit du lieu. un d'entre eux, blanc, a le pouvoir d'entrer dans les œuvres des artistes."
Dans l'atelier de Judith Vanistendael
Un dernier espace accueille le bureau, les carnets, les esquisses de Judith Vanistendael pour son album à paraître, "Atan de Kea", en format plus petit, retraçant l'itinéraire d'un sculpteur de la civilisation des Cyclades.
La collection Futuropolis/Musée du Louvre
- "Période glaciaire", Nicolas de Crécy (2005)
- "Les Sous-sols du Révolu", de Marc-Antoine Mathieu (2006)
- "Aux heures impaires", d'Éric Liberge (2008)
- "Le Ciel au-dessus du Louvre", de Jean-Claude Carrière et Bernar Yslaire (2009)
- "Rohan au Louvre", de Hirohiko Araki (2010)
- "Un Enchantement", de Christian Durieux (2011)
- "La traversée du Louvre", de David Prudhomme (2012)
- "Les fantômes du Louvre", d'Enki Bilal (2012)
- "Le Chien qui louche", d'Étienne Davodeau (2013)
- "L'Art du chevalement", de Philippe Dupuy et Loo Hui Phang (2013)
- "L'île Louvre", de Florent Chavouet (2015)
- "Les rêveurs du Louvre", de collectif de huit auteurs japonais et taïwanais (2016)
- "Les gardiens du Louvre", de Jirô Taniguchi (2017)
- "Les chats du Louvre 1", de Taiyô Matsumoto (2017)
- "Les chats du Louvre 2", de Taiyô Matsumoto (2018)
- "Mujirushi ou Le signe des rêves 1", de Naoki Urasawa (2018)
- "Mujirushi ou Le signe des rêves 2", de Naoki Urasawa (2018)
- "Une maternité rouge", de Christian Lax (2019)
- "Léonard 2 Vinci", de Stéphane Levallois (2019)
- "Moon of the moon", de Li Chi Tak (2019)
- "Les Amants de Shamhat", de Charles Berberian (2021)
- "Atan de Kea", de Judith Vanistendael (2022, à paraître)
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