La romancière Adélaïde de Clermont-Tonnerre reçoit le prix Renaudot 2025 pour "Je voulais vivre" (Grasset, 480 pages). Son roman revisite "Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas d'un point de vue féminin, celui de Milady. Elle l'a emporté devant Feurat Alani pour "Le ciel est immense" (JC Lattès), Anne Berest pour "Finistère" (Albin Michel), Justine Lévy pour "Une drôle de peine" (Stock) et Louis-Henri de La Rochefoucauld pour "L'amour moderne" (Robert Laffont).
"Je voulais vivre"
est l'histoire de cette fillette de six ans recueillie par le père Lamandre.
Pieds en sang dans ses souliers à boucles d'argent, elle refuse de répondre
aux questions sauf celle de son prénom, Anne. Vingt ans plus tard, elle est
devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l'oreille des grands et le
cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l'ombre, quatre
hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses
forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse,
empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et
la littérature: elle se nomme Milady. Quelle est la femme au-delà de la
légende? Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Le roman rend
vie à Milady et nous offre son histoire. Celle d'une femme libre menant,
pour sa survie, un jeu dangereux et se battant – jusqu'à la transgression
ultime – pour son pays, son idéal et sa liberté.
Pour lire en ligne le début de
"Je voulais vivre", c'est
ici.
Fidèle à ses habitudes, le jury a choisi de donner le
prix Renaudot essai à Alfred de Montesquiou
pour "Le crépuscule des hommes"
(Robert Laffont), un livre qui ne figurait pas dans la sélection finale.
Celle-ci comportait Fabrice Gaignault pour "Un livre" (Arléa), Agnès Michaux
pour "Huysmans vivant" (Le Cherche Midi), Jean-Claude Perrier pour "La
mystification indienne" (Cerf) et Marc Weitzmann pour "La Part sauvage"
(Grasset) qui a reçu le prix Femina essai (lire
ici).
Avec précision historique et tension romanesque, l'auteur ressuscite des hommes et des femmes de l'ombre, qui ont été les témoins du procès le plus retentissant du XXe siècle, celui de Nuremberg. Göring et vingt autres nazis y sont jugés à partir de novembre 1945. Hors de la salle d'audience, Joseph Kessel, Elsa Triolet, Martha Gellhorn, John Dos Passos, sont là. Ils sont venus assister à ces dix mois où doit œuvrer la justice. Alfred de Montesquiou les a retrouvés.
Enfin, le jury a attribué le
prix Renaudot Poche à
Boualem Sansal pour son
dernier roman, "Vivre, Le compte à rebours" (Gallimard, Folio). Rappelons que
l'écrivain, âgé aujourd'hui de 80 ans, a été élu en octobre dernier à l'Académie Royale de langue et de
littérature françaises de Belgique (ARLLFB)
Présentation de l'éditeur: Paolo fait partie des rares "Appelés". Il a été
choisi par une puissance mystérieuse pour diffuser un message terrible: dans
780 jours, la Terre disparaîtra. Seule une minorité d'habitants sera sauvée et
conduite en lieu sûr, sur une autre planète. Les Appelés ont peu de temps pour
recruter ces êtres dignes de confiance, qui participeront à la fondation d'une
humanité nouvelle. Mais comment faire pour écarter de la sélection ceux qui
ont manifesté leur nocivité: les puissants, les politiciens, les mafieux, les
religieux de toutes obédiences? Paolo et les Appelés parviendront-ils, le
jour venu, à les empêcher d'embarquer à bord de l'immense vaisseau spatial
venu sauver les Élus ?
Communiqué des Editions Gallimard:
"Nous sommes très heureux d'annoncer que les jurés du Prix Renaudot ont choisi de décerner le Prix Renaudot poche à Boualem Sansal pour son roman "Vivre" en Folio. L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à Alger le 16 novembre 2024 par les autorités algériennes, est hélas toujours incarcéré. Ce qu'on lui reproche? Sa liberté d'expression, ses prises de position, ses écrits. La place d'un écrivain n’est pas en prison.
Puisse l'annonce de ce Prix lui parvenir là où il est retenu.
Tous les bénéfices liés à la vente du livre sont reversés à la Société de soutien international
Jury: Jean-Marie Gustave Le Clézio, Georges-Olivier Châteaureynaud,
Jean-Noël Pancrazi, Franz-Olivier Giesbert, Dominique Bona, Patrick Besson,
Frédéric Beigbeder, Cécile Guilbert, Stéphanie Janicot et Mohammed
Aissaoui.




Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire