"Nuit étoilée". (c) HongFei. |
Aujourd'hui, trois moyens formats cartonnés bien épais, destinés aux enfants de plus de dix ans pour le premier, de plus de six ans pour les deuxième et troisième. Nom de code: passer une "Nuit étoilée" en compagnie de "Momoko" tout en étant adepte de "La philosophie koala".
"Nuit étoilée". (c) HongFei. |
Lui et elle s'observent, s'apprivoisent, se perçoivent, se viennent en aide et surtout s'entendent à merveille. Avec lui, sa vie est différente. A tel point qu'ils décident de quitter leur ville ensemble. D'une beauté folle, les images se passent alors de texte pour raconter leur périple enchanté et enchanteur. Un voyage initiatique qui les ramènera finalement au réel, mais plus forts que jamais même si les hasards de la vie font qu'ils ne se verront plus. La métaphore de la baleine qui s'éloigne mais se retrouve en finale est vraiment superbe.
"Nuit étoilée". (c) HongFei. |
Jimmy Liao, qu'on connaissait de loin et qui n'avait pas vraiment percé chez nous, est ici au sommet de son art. Il dit tout des difficultés dans la vie en peu de mots mais en des illustrations superbes extrêmement symboliques. En couleurs vives souvent, mais sans agressivité, en une variété de plans et d'inspiration qui collent vraiment au sujet. Et cela, sur plus de cent pages pimentées de tableaux contemporains à apprécier sans modération. "Nuit étoilée" est une pépite pour qui veut bien s'y abandonner. Dès 10 ans.
"Nuit étoilée". (c) HongFei. |
Né le 15 novembre 1958 à Taiwan, Jimmy Liao a travaillé dans la pub pendant douze ans après ses études d'art. Il a ensuite été illustrateur pour des journaux et des magazines. Il s'est tourné vers la littérature de jeunesse en 1998 après avoir triomphé d'une leucémie trois ans plus tôt. Ses premiers livres dont "Les secrets de la forêt" - qui ne nous est parvenu en traduction française que neuf ans plus tard - ont été couronnés de multiples prix en Chine. S'il est l'auteur depuis vingt ans d'une cinquantaine d'albums pour la jeunesse, peu ont vraiment marqué le genre. La plupart de ses titres sont même épuisés. Notamment, chez Bayard, "Les ailes", "La forêt des songes" et "La lune perdue" en 2008, "Le son des couleurs", lauréat du prix Bernard Versele 2012 (lire ici), "Le monstre qui mangeait le noir" et "Pourquoi?" en 2009, "Le rocher bleu" en 2010, "Trois doudous qui ne voulaient pas dormir" en 2011, "Filbert ou l'histoire d'un bon petit diable" en 2013, sans oublier "Si proche si loin" au Seuil en 2001 et "Les secrets de la forêt" chez Autrement en 2007. Gageons que "Nuit étoilée" va lui donner la notoriété qu'il mérite.
Etre enfant à Tokyo dans les années 1970
Avec ses gracieux dessins aux crayons de couleur rehaussés d'aquarelle qui saisissent avec art les scènes de la vie quotidienne d'une enfant à Tokyo il y a cinquante ans, "Momoko, une enfance japonaise" de Kotimi (Rue du Monde, 168 pages) est une petite merveille d'observation et de douceur. Les personnages sont joyeusement croqués en quelques traits, tout comme leurs expressions, les détails nécessaires à l'histoire dans les décors bien présents et l'ensemble, agréablement mis en pages, donne une belle impression de vie, de joie contagieuse. Des épisodes qui se partagent aisément avec les enfants d'aujourd'hui et d'ici."Momoko, une enfance japonaise". (c) Rue du Monde. |
Née à Tokyo, Kotimi vit et travaille à Paris depuis longtemps. Elle n'est présente en littérature de jeunesse que depuis 2017, après avoir été mise à l'honneur à l'exposition des illustrateurs à la Foire de Bologne 2016. Depuis, elle a publié une dizaine de livres, essentiellement en littérature de jeunesse. Ses travaux de peintre, de graveuse, de dessinatrice ont été exposés à de multiples reprises, en Europe et au Japon.
"Momoko, une enfance japonaise". (c) Rue du Monde. |
"Pour mes dessins et mes gravures, dans les lignes et les matières, je recherche la spontanéité, l'irrégularité, la non-symétrie et l'harmonie qui en constitue la musique", dit encore Kotimi qui a créé cet impeccable journal d'hier, sans aucune nostalgie, dans "Momoko, une enfance japonaise". De l'entrée au CP, ratée pour cause de varicelle, à la disparition de la petite sœur au marché, en passant par la journée au golf avec Papa, les jeux au cimetière, la visite des parents à l'école, la présentation de cette petite sœur handicapée tellement attachée ou encore la pénible cérémonie du thé avec la grand-mère, les épisodes sont tous craquants. Pas seulement par ce qu'ils racontent mais par la manière dont ils le font, autour de cette Momoko espiègle que tout le monde aimerait connaître, qui évolue dans un univers bienveillant. Ils se prolongent par trois propositions de goûters dont le troisième est complètement à hauteur d'enfant. Un très bel album dont l'épaisseur enchante. Dès 6 ans.
Les grandes questions d'un petit koala
On avait découvert avec un immense plaisir l'album "La Philosophie Koala" de Béatrice Rodriguez (Casterman, 80 pages) en mars 2019. Un album tendre, délicat et drôle abordant les grandes questions de la vie. Bon sang ne pouvant mentir, Koala est perché dans son arbre. Il se laisse bercer par ses pensées tant que ses potes Oiseau et Caméléon ne viennent pas le titiller. Le temps, la compassion, la vie privée, une robe pour un garçon, la perte d'un être cher sont quelques-uns des sujets qu'ils abordent avec sensibilité et humour. Des réflexions philosophiques finalement universelles, même pour les plus jeunes."La philosophie Koala". (c) Casterman. |
"La philosophie Koala 2". (c) Casterman. |
Pour feuilleter en ligne le début de "La philosophie Koala", c'est ici.
Pour feuilleter en ligne le début de "La philosophie Koala, Les pieds sur terre", c'est ici.
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