Quelle tristesse. Alain Le Saux vient de mourir. Le jumeau de Philippe Le Saux, dit Corentin, avec qui il créa ses premiers albums pour enfants au début des années 1980. L'itinéraire des deux frères nés à Boulogne-Billancourt le 16 février 1936 est parallèle: intérêt pour l'art, illustrations pour la presse et la publicité avant de prendre le virage de la littérature pour enfants. En rigolant, de préférence.
Même si les débuts ne furent pas à la hauteur des espoirs. Leur premier titre du duo Philippe Corentin et Alain Le Saux en 1982, "Totor et Lili chez les moucheurs de nez" (Rivages) sera le seul volume à paraître d'une encyclopédie ironique qui devait en compter dix et dont trois seulement furent réalisés.
Alain Le Saux nous aura en tout cas beaucoup fait rire avec ses albums illustrés de couleurs vives et dont la sobriété assurait l'efficacité. Toute la série des "Papa" (née "Papapik" chez Hatier en 1990, reprise partiellement dix ans plus tard en divers formats à l'école des loisirs), c'est lui, souvent imitée, jamais égalée. Ces fantastiques petits albums "Papa roi", "Papa pique", "Papa dort", "Papa se rase", "Papa nage", "Papa est malade", etc... A chaque double page, deux mots, "papa" et un verbe, expliquant
l'activité du moment. Un texte minimal prolongé dans des illustrations
complices, admirablement construites. Un regard, une attitude, un gros
plan... Tout est dit, tout est ressenti, tout est compris.
Auparavant, Alain Le Saux s'était lancé dans une impeccable série où il dessinait les mots et les expressions pris à la lettre aussi. Non-sense et réalité comme on la voit peu, comme la voient souvent les enfants. Ce furent, à partir de 1984 chez Rivages qui les réédite régulièrement les célèbres et incontournables albums "Maman m'a dit que son amie Yvette était vraiment chouette","Papa m'a dit que son meilleur ami était un homme-grenouille", "Ma maîtresse a dit qu'il fallait bien posséder la langue française", "Mon copain Max m'a dit qu'il comptait sur son papa pour faire ses devoirs de mathématiques", "Interdit Toléré", "Le prof m'a dit que je devais absolument repasser mes leçons", etc...
Mais Alain Le Saux n'était pas qu'un rigolo. C'est lui qui a créé en 1992, avec son compère et complice Grégoire Solotareff, le merveilleux "Petit Musée" (L'école des loisirs, 310 pages). Un imagier alphabétique réunissant 149 mots, illustrés par 149 détails de tableaux somptueux, sans suite logique, rien que pour leur beauté. Un vrai bonheur de voir le soleil de Van Gogh, des asperges de Monet ou une oreille d'Ingres! Aucun texte ne gêne la rencontre entre l’œil, l'image et le mot.
Ensemble, Alain Le Saux et Grégoire Solotareff inventeront encore plusieurs séries d'albums publiées notamment au Seuil et chez Gallimard Jeunesse.
Même si les débuts ne furent pas à la hauteur des espoirs. Leur premier titre du duo Philippe Corentin et Alain Le Saux en 1982, "Totor et Lili chez les moucheurs de nez" (Rivages) sera le seul volume à paraître d'une encyclopédie ironique qui devait en compter dix et dont trois seulement furent réalisés.
Auparavant, Alain Le Saux s'était lancé dans une impeccable série où il dessinait les mots et les expressions pris à la lettre aussi. Non-sense et réalité comme on la voit peu, comme la voient souvent les enfants. Ce furent, à partir de 1984 chez Rivages qui les réédite régulièrement les célèbres et incontournables albums "Maman m'a dit que son amie Yvette était vraiment chouette","Papa m'a dit que son meilleur ami était un homme-grenouille", "Ma maîtresse a dit qu'il fallait bien posséder la langue française", "Mon copain Max m'a dit qu'il comptait sur son papa pour faire ses devoirs de mathématiques", "Interdit Toléré", "Le prof m'a dit que je devais absolument repasser mes leçons", etc...
Mais Alain Le Saux n'était pas qu'un rigolo. C'est lui qui a créé en 1992, avec son compère et complice Grégoire Solotareff, le merveilleux "Petit Musée" (L'école des loisirs, 310 pages). Un imagier alphabétique réunissant 149 mots, illustrés par 149 détails de tableaux somptueux, sans suite logique, rien que pour leur beauté. Un vrai bonheur de voir le soleil de Van Gogh, des asperges de Monet ou une oreille d'Ingres! Aucun texte ne gêne la rencontre entre l’œil, l'image et le mot.
Ensemble, Alain Le Saux et Grégoire Solotareff inventeront encore plusieurs séries d'albums publiées notamment au Seuil et chez Gallimard Jeunesse.
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