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jeudi 7 mars 2019

Des visages, des souvenirs et des espoirs

Les héros de "Sans Papiers photographiques". (c) Prisme Editions.


Un splendide œil de femme, un œil marron maquillé avec soin, qui vous regarde crânement. C'est celui de Fahima, originaire d'Afghanistan. Il illumine la couverture de l'album grand format "Sans Papiers Photographiques" (Prisme Editions, 156 pages), un beau livre de photos, trilingue, que Jean-Dominique Burton consacre aux réfugiés qu'il a rencontrés au cours de ces dix dernières années au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile de Rixensart, près d'où il habite. Principalement il y a plus de dix ans quand cent nationalités s'y côtoyaient.

Le photographe et vidéaste présente d'abord en texte son projet, né en 2005 de rencontres à l'école de ses enfants avec des mamans venues d'autres pays et qui se disaient mieux intégrées que les hommes grâce à l'école. Faire deux portraits de ceux qui le désiraient, dont l'un les montrant avec un objet talisman et un commentaire sur le pourquoi de leur venue. Les attentats de Paris et de Bruxelles ont accéléré le rythme lent initial. Il lui fallait contrer les commentaires xénophobes devant l'accueil des étrangers, "aider et faciliter par un travail artistique l'intégration de ces demandeurs d'asile".

Le projet se concrétise, légèrement modifié: un seul portrait désormais, incluant un objet symbolique que les 23 femmes et 22 hommes ont choisi de montrer. Pas de texte, seulement un prénom et le pays d'origine. Il suffit de plonger dans ces portraits, de capter ces regards, ces mains, ces attitudes, d'examiner ce qui nous est montré. Voilà l'humanité dans ce qu'elle a de plus beau, de plus universel, de plus partageable. Laissons parler les cœurs face à tant de beauté et d'intensité.

Fahima ouvre la série de portraits. (c) Prisme Editions.



Les premières pages de ce livre positif et empathique. (c) Prisme Editions.

Le livre comporte aussi une seconde partie relative à l'accueil du film de Jean-Dominique Burton "Sans papiers photographiques", qui peut être vu ici. Témoignages d'adultes et d'enfants qui ont bien compris qu'"on est tous des humains". Long d'une vingtaine de minutes, le court-métrage présente chaque fois le portrait en couleur d'un réfugié, les photos telles qu'on les voit dans le livre, et une brève présentation de lui-même en vidéo et en noir et blanc. Chacun dans sa langue et sans traduction.



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