Des cafés brûlants et une bague trop petite. (c) Les Carnets du Dessert de Lune. |
La romancière belge Eva Kavian est une grande amoureuse. On le sait grâce à plusieurs de ses livres précédents (lire ici). Mais l'amour n'est-il pas au cœur de l'existence? De la littérature? De la poésie?
Bien sûr, l'amour peut donner lieu à des poèmes riquiquis, idiots, sirupeux, voire carrément mauvais. Il peut aussi engendrer un texte merveilleux comme celui de "L'homme que j'aime", écrit par Eva Kavian, illustré par Marie Campion (66 pages, Editions Les Carnets du Dessert de Lune). D'une simplicité analogue à sa force. D'une lucidité égale à sa fantaisie.
Jouant sur l'expression "Ciel mon mari", Eva Kavian la détourne à 180° pour en faire un chant d'amour à l'homme qu'elle aime. Bien sûr, ils n'ont plus vingt ans. Bien sûr, ils ne sont plus des perdreaux de l'année. Et alors?, nous glisse-t-elle à l'oreille. On a encore le droit d'être heureux, le droit d'être amoureux. On est peut-être un peu plus sages, un peu plus réalistes. On sait peut-être un peu plus que les choses ont une fin, y compris le bonheur. Ses phrases s'inspirent du quotidien pour chanter son amour pour cet homme, dont elle répète qu'il est "son mari". Un amour qui sait de quoi les nuits et les jours sont faits mais qui n'oublie pas d'aussi s'enthousiasmer pour tous ces riens qui tressent un lien. On chemine avec ravissement dans ses mots, si justes, si doux, si peu attendus parfois, jusqu'à sa sublime conclusion.
Marie Campion ponctue le texte posé en courtes lignes sur les pages d'une série de dessins en noir et blanc qui saisissent l'essentiel des propos et les transposent dans cette autre dimension qu'est l'image.
"Recommencer à écrire des poèmes". (c) Les Carnets du Dessert de Lune. |
Pour feuilleter "L'homme que j'aime" en ligne, c'est ici.
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