De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Il y a eu un an hier que, le 21 juillet 2017, disparaissait soudainement la philosophe, psychanalyste et romancière française Anne Dufourmantelle. Elle tentait de sauver des enfants qui allaient se noyer dans la mer devant Ramatuelle et son cœur la lâcha. Ce fut un fameux coup de froid dans le monde de la littérature et de la pensée, un souffle de blizzard dans l'été. Quelques mois plus tard, le 4 janvier 2018, le monde apprenait la mort, dans un accident de voiture en Guadeloupe survenu deux jours plus tôt, de l'éditeur Paul Otchakovsky-Laurens. Là encore, ce fut une immense douleur et une terrible émotion. Deux décès par surprise qui ont plongé dans l'effarement, dans le saisissement.
Que dire? Que lire? Quand les maux sont trop forts, il reste les mots. Par exemple, ceux des deux livres qui sont sortis cette année et célèbrent ces morts.
Le premier de ces livres est "Peut-être pas immortelle" (P.O.L., 87 pages) où Frédéric Boyer, le compagnon d'Anne Dufourmantelle, nous partage "trois textes intimes rédigés comme des notes personnelles dans la noirceur de la perte et de la séparation, les jours et les semaines qui ont suivi la mort d'Anne. Trois textes précipités face à une chose monstrueuse". Trois textes, trois poèmes, ceux d'un homme qui aimait profondément sa compagne, qui l'"aimait" tout court.
Le premier qui est aussi le titre du livre est construit autour de la lettre A, initiale du prénom Anne, comme pour la retenir, qu'elle ne s'efface pas. Ce texte de douleur et d'incompréhension est suivi de "La lettre", lettre à celle qui a disparu, évocation de souvenirs et revue de questions. Le troisième, "Les Vies", élargit le propos en insérant celle qui n'est plus dans les survivants qui la rappellent. Des mots qui cherchent la lumière pour avancer dans la nuit noire du deuil. Des mots qui saisiront tous ceux qui sont en deuil.
A ce moment, Frédéric Boyer ignorait qu'il sera l'année suivante le nouveau directeur des éditions P.O.L. Curieux arrangements du destin.
Pour lire en ligne le début de "Peut-être pas immortelle", c'est ici.
Toujours à propos d'Anne Dufourmantelle, on peut annoncer le livre à paraître le 6 septembre, le récit que lui consacre Jean-Philippe Domecq dans "L'amie, la mort, le fils" (Thierry Marchaisse, 128 pages).
L'éditeur le présente ainsi:
"Anne Dufourmantelle a péri le 21 juillet 2017 pour sauver des enfants de la noyade en Méditerranée, dont le propre fils de l'auteur.
Elle était psychanalyste, philosophe, romancière, auteure d'une œuvre reconnue de par le monde. Sa notoriété culturelle ne suffit pourtant pas à expliquer l'émotion considérable qui s'est répandue à l'annonce de sa mort, en France et au-delà, jusqu'auprès de gens qui ne l'avaient jamais lue ni entendue.
Ce récit de chagrin livre le portrait d'une femme exceptionnelle, en même temps qu'il médite sur les rapports père-fils, l'origine du sacré et l'aura d'un être qui avait "la passion de l’amitié"."
Le second livre est le mince livre de Dominique Fourcade (P.O.L., 62 pages), simplement titré "Deuil", dénué de quatrième de couverture, et dédié "à tous ceux qui ont connu Paul Otchakovsky-Laurens et en gardent à jamais le souvenir."
Le texte reprend les émotions de l'auteur durant les trois mois qui ont suivi l'annonce par téléphone du décès de son éditeur: "Dominique, j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer. Paul est mort", lui glisse le 3 janvier Jean-Paul Hirsch, au boulot la "moitié" de Paul Otchakovsky-Laurens, bien plus que l'appellation officielle d'attaché de presse qu'il endosse.
Dans ce livre, Dominique Fourcade consigne les premières heures d'un deuil dévastant, puis s'interroge sur quel nouvel homme cette mort inimaginable a fait de lui.
D'autres textes et témoignages d'auteurs P.O.L. à propos de la mort de Paul Otchakovsky-Laurens peuvent être lus en ligne sur le site de la maison d'édition, dans la rubrique "Atelier". Le dernier billet publié est celui d'Emmanuelle Pagano (lire ici). Il suffit ensuite de cliquer sur "billet précédent" pour découvrir vingt textes pleins de larmes et d'émotions.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Anne Dufourmantelle. |
Il y a eu un an hier que, le 21 juillet 2017, disparaissait soudainement la philosophe, psychanalyste et romancière française Anne Dufourmantelle. Elle tentait de sauver des enfants qui allaient se noyer dans la mer devant Ramatuelle et son cœur la lâcha. Ce fut un fameux coup de froid dans le monde de la littérature et de la pensée, un souffle de blizzard dans l'été. Quelques mois plus tard, le 4 janvier 2018, le monde apprenait la mort, dans un accident de voiture en Guadeloupe survenu deux jours plus tôt, de l'éditeur Paul Otchakovsky-Laurens. Là encore, ce fut une immense douleur et une terrible émotion. Deux décès par surprise qui ont plongé dans l'effarement, dans le saisissement.
Que dire? Que lire? Quand les maux sont trop forts, il reste les mots. Par exemple, ceux des deux livres qui sont sortis cette année et célèbrent ces morts.
Le premier de ces livres est "Peut-être pas immortelle" (P.O.L., 87 pages) où Frédéric Boyer, le compagnon d'Anne Dufourmantelle, nous partage "trois textes intimes rédigés comme des notes personnelles dans la noirceur de la perte et de la séparation, les jours et les semaines qui ont suivi la mort d'Anne. Trois textes précipités face à une chose monstrueuse". Trois textes, trois poèmes, ceux d'un homme qui aimait profondément sa compagne, qui l'"aimait" tout court.
Le premier qui est aussi le titre du livre est construit autour de la lettre A, initiale du prénom Anne, comme pour la retenir, qu'elle ne s'efface pas. Ce texte de douleur et d'incompréhension est suivi de "La lettre", lettre à celle qui a disparu, évocation de souvenirs et revue de questions. Le troisième, "Les Vies", élargit le propos en insérant celle qui n'est plus dans les survivants qui la rappellent. Des mots qui cherchent la lumière pour avancer dans la nuit noire du deuil. Des mots qui saisiront tous ceux qui sont en deuil.
A ce moment, Frédéric Boyer ignorait qu'il sera l'année suivante le nouveau directeur des éditions P.O.L. Curieux arrangements du destin.
Pour lire en ligne le début de "Peut-être pas immortelle", c'est ici.
Toujours à propos d'Anne Dufourmantelle, on peut annoncer le livre à paraître le 6 septembre, le récit que lui consacre Jean-Philippe Domecq dans "L'amie, la mort, le fils" (Thierry Marchaisse, 128 pages).
L'éditeur le présente ainsi:
"Anne Dufourmantelle a péri le 21 juillet 2017 pour sauver des enfants de la noyade en Méditerranée, dont le propre fils de l'auteur.
Elle était psychanalyste, philosophe, romancière, auteure d'une œuvre reconnue de par le monde. Sa notoriété culturelle ne suffit pourtant pas à expliquer l'émotion considérable qui s'est répandue à l'annonce de sa mort, en France et au-delà, jusqu'auprès de gens qui ne l'avaient jamais lue ni entendue.
Ce récit de chagrin livre le portrait d'une femme exceptionnelle, en même temps qu'il médite sur les rapports père-fils, l'origine du sacré et l'aura d'un être qui avait "la passion de l’amitié"."
"Ses traits s'étiraient dès qu'elle voyait autrui heureux. Il n'y a pas beaucoup de gens qui nous donneraient envie d'être heureux rien que pour les rendre heureux."
Paul Otchakovsky-Laurens par François Matton. (c) P.O.L. |
Le second livre est le mince livre de Dominique Fourcade (P.O.L., 62 pages), simplement titré "Deuil", dénué de quatrième de couverture, et dédié "à tous ceux qui ont connu Paul Otchakovsky-Laurens et en gardent à jamais le souvenir."
Le texte reprend les émotions de l'auteur durant les trois mois qui ont suivi l'annonce par téléphone du décès de son éditeur: "Dominique, j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer. Paul est mort", lui glisse le 3 janvier Jean-Paul Hirsch, au boulot la "moitié" de Paul Otchakovsky-Laurens, bien plus que l'appellation officielle d'attaché de presse qu'il endosse.
Dans ce livre, Dominique Fourcade consigne les premières heures d'un deuil dévastant, puis s'interroge sur quel nouvel homme cette mort inimaginable a fait de lui.
D'autres textes et témoignages d'auteurs P.O.L. à propos de la mort de Paul Otchakovsky-Laurens peuvent être lus en ligne sur le site de la maison d'édition, dans la rubrique "Atelier". Le dernier billet publié est celui d'Emmanuelle Pagano (lire ici). Il suffit ensuite de cliquer sur "billet précédent" pour découvrir vingt textes pleins de larmes et d'émotions.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
DTPE 2: "The t'Serstevens collection" (photos, Husson éditeur/IRPA)
DTPE 3: "La maison à droite de celle de ma grand-mère" de Michaël Uras (roman, Préludes)
DTPE 4: "Le passé définitif" de Jean-Daniel Verhaeghe (roman, Serge Safran éditeur)
DTPE 5: "Ecrire en marchant" de Chantal Deltenre (récit, maelström reEvolution)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)
DTPE 8: "Christian Bérard clochard magnifique" de Jean Pierre Pastori (biographie, Séguier)
DTPE 9: "N'essuie jamais de larmes sans gants" de Jonas Gardell (roman, Gaïa)
DTPE 10: "Terres promises" de Milena Agus (roman, Liana Levi)
DTPE 9: "N'essuie jamais de larmes sans gants" de Jonas Gardell (roman, Gaïa)
DTPE 10: "Terres promises" de Milena Agus (roman, Liana Levi)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire