De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Quel est l'enchantement de l'écriture de Milena Agus, et de la qualité de sa traductrice Marianne Faurobert, pour qu'on soit happé par son texte dès le deuxième paragraphe lu et qu'on ne puisse plus le lâcher? C'est à nouveau le cas avec le dernier roman en date de l'écrivaine sarde, l'excellentissime "Terres promises" ("Terre promesse", traduit de l'italien par Marianne Faurobert, Editions Liana Levi, 176 pages), une succession de voyages, géographiques et intérieurs, afin de trouver la paix de l'âme.
Une fois de plus chez Milena Agus, on découvre l'histoire des différents protagonistes comme de l'intérieur, avec tous les détails nécessaires pour imaginer leur décor et suivre de près les héros. On est avec Ester quand Raffaele rentre dans leur village de Sardaigne après avoir fait la guerre à Gênes. Que va-t-il se passer entre les deux fiancés? Lui qui ne songe qu'à retourner sur le Continent, ce Continent qui la fait aussi rêver, elle. Quand ils arrivent à Milan, jeunes mariés, la réalité les rattrape. Ester a le mal du pays, Raffaele, lui, porte toujours la guerre en lui et son ami noir américain qui lui a fait connaître le jazz.
On est encore avec Ester quand naît sa fille Felicita, qui porte aussi superbement son prénom qu'elle a une personnalité affirmée. Les années vont passer cahin-caha, avec leur lot de joies et de déconvenues quand sera prise la décision de revenir en Sardaigne. Un autre rêve qui se heurte lui aussi à la réalité. La famille est très présente, tout le monde ne s'entend pas bien. Ester s'enfonce dans la dépression, Raffaele tisse une très belle relation avec sa fille. Felicita s'accommode aisément de ce déménagement. Elle a toujours son cœur qui bat pour Sisternes, le jeune voisin noble. Mieux, elle s'adapte aux humeurs locales et s'initie avec la même conviction au communisme et au sexe.
Des amours de Felicita et Pietro Maria naîtra Gregorio, dans les conditions choisies par son honnête maman. Encore une nouvelle vie pour elle, qui lui fera rencontrer, à Cagliari cette fois, Marianna, sa logeuse qui est bien autre chose que la femme revêche dont elle se donne l'apparence. En grandissant, Gregorio trouvera sa voie dans la musique et entraînera les siens à sa suite dans encore une autre terre promise, établissant des ponts entre les différentes générations.
C'est une saga familiale prenante, tendre et extrêmement réussie que nous offre Milena Agus dans "Terres promises", dont on notera bien la formulation au pluriel. Ses personnages sont magnifiques dans la liberté que leur accorde l'écrivaine, dans leurs vies imparfaites, dans leur quête de bonheur. Entre eux tous, cette splendide Felicita sans aucun préjugé que chacun voudrait avoir près de soi. Une femme qui a choisi de vivre et d'aimer dans la joie et la bienveillance et rend ces qualités contagieuses. Une splendeur que ce roman.
Pour lire le début de "Terres promises", c'est ici.
Pour en savoir plus sur Milena Agus, c'est ici.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Cagliari. |
Quel est l'enchantement de l'écriture de Milena Agus, et de la qualité de sa traductrice Marianne Faurobert, pour qu'on soit happé par son texte dès le deuxième paragraphe lu et qu'on ne puisse plus le lâcher? C'est à nouveau le cas avec le dernier roman en date de l'écrivaine sarde, l'excellentissime "Terres promises" ("Terre promesse", traduit de l'italien par Marianne Faurobert, Editions Liana Levi, 176 pages), une succession de voyages, géographiques et intérieurs, afin de trouver la paix de l'âme.
Une fois de plus chez Milena Agus, on découvre l'histoire des différents protagonistes comme de l'intérieur, avec tous les détails nécessaires pour imaginer leur décor et suivre de près les héros. On est avec Ester quand Raffaele rentre dans leur village de Sardaigne après avoir fait la guerre à Gênes. Que va-t-il se passer entre les deux fiancés? Lui qui ne songe qu'à retourner sur le Continent, ce Continent qui la fait aussi rêver, elle. Quand ils arrivent à Milan, jeunes mariés, la réalité les rattrape. Ester a le mal du pays, Raffaele, lui, porte toujours la guerre en lui et son ami noir américain qui lui a fait connaître le jazz.
On est encore avec Ester quand naît sa fille Felicita, qui porte aussi superbement son prénom qu'elle a une personnalité affirmée. Les années vont passer cahin-caha, avec leur lot de joies et de déconvenues quand sera prise la décision de revenir en Sardaigne. Un autre rêve qui se heurte lui aussi à la réalité. La famille est très présente, tout le monde ne s'entend pas bien. Ester s'enfonce dans la dépression, Raffaele tisse une très belle relation avec sa fille. Felicita s'accommode aisément de ce déménagement. Elle a toujours son cœur qui bat pour Sisternes, le jeune voisin noble. Mieux, elle s'adapte aux humeurs locales et s'initie avec la même conviction au communisme et au sexe.
Des amours de Felicita et Pietro Maria naîtra Gregorio, dans les conditions choisies par son honnête maman. Encore une nouvelle vie pour elle, qui lui fera rencontrer, à Cagliari cette fois, Marianna, sa logeuse qui est bien autre chose que la femme revêche dont elle se donne l'apparence. En grandissant, Gregorio trouvera sa voie dans la musique et entraînera les siens à sa suite dans encore une autre terre promise, établissant des ponts entre les différentes générations.
C'est une saga familiale prenante, tendre et extrêmement réussie que nous offre Milena Agus dans "Terres promises", dont on notera bien la formulation au pluriel. Ses personnages sont magnifiques dans la liberté que leur accorde l'écrivaine, dans leurs vies imparfaites, dans leur quête de bonheur. Entre eux tous, cette splendide Felicita sans aucun préjugé que chacun voudrait avoir près de soi. Une femme qui a choisi de vivre et d'aimer dans la joie et la bienveillance et rend ces qualités contagieuses. Une splendeur que ce roman.
Pour lire le début de "Terres promises", c'est ici.
Pour en savoir plus sur Milena Agus, c'est ici.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
DTPE 2: "The t'Serstevens collection" (photos, Husson éditeur/IRPA)
DTPE 3: "La maison à droite de celle de ma grand-mère" de Michaël Uras (roman, Préludes)
DTPE 4: "Le passé définitif" de Jean-Daniel Verhaeghe (roman, Serge Safran éditeur)
DTPE 5: "Ecrire en marchant" de Chantal Deltenre (récit, maelström reEvolution)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)
DTPE 8: "Christian Bérard clochard magnifique" de Jean Pierre Pastori (biographie, Séguier)
DTPE 9: "N'essuie jamais de larmes sans gants" de Jonas Gardell (roman, Gaïa)
DTPE 9: "N'essuie jamais de larmes sans gants" de Jonas Gardell (roman, Gaïa)
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