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vendredi 31 juillet 2020

François David en 43 doubles autoportraits

"Auto-port-trait". (c) Le Vistemboir.

Fondateur des éditions Møtus, François David est aussi, on le sait, écrivain. Le Breton a publié largement plus de cent livres, des albums, des romans, des recueils de poésie, principalement en littérature de jeunesse chez une petite trentaine d'éditeurs.

Aux titres "tout public" répertoriés sur son site, il convient d'en ajouter un tout juste sorti, le très intéressant "Et c'est moi que je vois" (Editions Le Vistemboir, 98 pages) où on découvre que François David est aussi un photographe fameusement doué. Le moyen format carré est composé de photos et de textes sous-titrés en regard qui font bien plus que se répondre. Ils s'observent, se fouillent, s'obligent à creuser les impressions nées. Ce livre photographique choie l'œil et l'esprit tout en répondant parfaitement à l'observation faite par son titre.

"C'est un livre formé d'autoportraits", me précise François David, "d'une part, par des photographies prises avec mon téléphone portable sans qu'il ne s’agisse jamais de selfies, d'autre part, par des textes déclenchés par ces photographies et ouvrant vers d'autres perspectives."

"Et c'est moi que je vois" (c) Le Vistemboir.

Dans sa préface, l'artiste peintre Marie Morel dit son admiration pour les photos de François David, à la fois, fortes, poétiques et plastiques et laissant une place, souvent invisible mais bien présente, à leur auteur. "En fait", écrit-elle, "tout comme il écrit, il photographie avec son âme."


"Et c'est moi que je vois" (c) Le Vistemboir.

François David.
Ni position selfie donc, ni retardateur, ni filtre, ni trucage, ni vergogne pour ces photos émanant du téléphone portable de François David mais autant d'interrogations sur le hasard de l'effet-miroir, la découverte de soi dans l'image, sans trop savoir s'il s'agit du soi intime ou de celui que les autres voient. Un questionnement qui, on connaît l'auteur, peut-être complètement ludique ou extrêmement  profond. Des textes en petites phrases courtes, qui partent de souvenirs nés des photos, ou de jeux sur les mots présents, des interrogations de vie, des transmissions. La vie et son universalité. Et c'est en ça que "Et c'est moi que je vois" peut toucher chacun d'entre nous, trouvant sans peine la porte de nos cœurs, de nos sensations, de nos émotions. Les photos où se glisse plus ou moins visiblement leur auteur sont autant de séquences de la vie d'un éditeur/auteur qui a autant le sens des mots que celui des images. Et évidemment du rapport entre les deux.

On ne peut pas mieux dire que l'écrivain Thierry Cazals: "Ce livre est une quête de soi à travers les mots et l'œil d'un poète. Singulier, hypersensible, profond, sans concession, "intranquille", affûté en sa langue comme dans ses images, un livre rare qui déconfine l'espace du dehors et du dedans."


"Et c'est moi que je vois" (c) Le Vistemboir.

1 commentaire:

  1. Merci chère Lucie Cauwe pour cette belle chronique.
    François David toujours si secret se dévoile ici dans un bouquet d'images et de mots dont la poésie parle à l'intime de chacun d'entre nous, avec un ton parfois ludique mais aussi très profond.

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