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mercredi 17 décembre 2014

A Paris en pyjama rayé, en découpes, et ailleurs

Des techniques éblouissantes, ombro-cinéma et découpes laser, pour rendre compte de Paris et de New York.

C'est en 2011 qu'est sorti le premier album de la super collection "Pyjamarama" de Michaël Leblond et Frédérique Bertrand (Rouergue, lire ici), basée sur une technique ancienne d'animation, l'ombro-cinéma. Les images y bougent comme par magie.

Aujourd'hui, après les albums "New-York en pyjamarama" (2011), "Lunaparc en pyjamarama" (2012), "Moi en pyjamarama" (2012), et le cahier d'activités "Mes robots en pyjamarama" (2013), nous voici dans la ville lumière avec le réjouissant "Paris en pyjamarama", des mêmes auteurs Michaël Leblond et Frédérique Bertrand bien entendu (Rouergue, 32 pages). Une nouvelle destination géographique pour un bouquet d'effets spéciaux.

Notre petit bonhomme en pyjama à rayures s'endort dans les premières pages. Le livre bascule alors et on a l'occasion de faire une incroyable visite de Paris. Grâce à la grille en rhodoïd, les formidables images s'animent pour virevolter et briller.

Les monuments célèbres apparaissent sous un autre jour. La Tour Eiffel bien entendu, dans sa robe à paillettes, le rond-point de l'Etoile grouillant de voitures, le centre Pompidou et ses tubulures, l'île Saint-Louis et ses bateaux-mouches, le Moulin-Rouge et ses enseignes en néon. Même le plan du métro prend de la vitesse avec l'ombro-cinéma.




Paris! (c) Rouergue.












C'est beau, plaisant, réjouissant. Bien plus qu'une boule à neige avec la Tour Eiffel!

Et une petite vidéo ici pour voir les effets d'ombro-cinéma à Paris.




Pour le plaisir des yeux, en noir, blanc et gris, "Paris s'envole" d'Hélène Druvert (Gautier-Languereau, 40 pages), une autre balade dans le ciel parisien. Durant une journée, on y suit la Tour Eiffel qui s'envole grâce à des ballons. La curieuse survole la Seine, ses ponts. Elle rapetisse pour prendre le métro. Elle bondit sur l'Opéra, se faufile dans les grands magasins... C'est Notre-Dame elle-même qui réveillera la voyageuse endormie par tant de visites.

Le scénario est simple mais cet album esthétique vaut le détour par la technique qu'il utilise, conférant beauté et poésie à ses pages. Des pages noires ou blanches, aussi finement découpées au laser que de la dentelle, s'intercalent entre des doubles pages en noir, blanc et gris où se déroule l'histoire. Autre particularité:  ce sont des silhouettes et uniquement des silhouettes, décors comme humains, qui sont dessinées. Comme le faisait parfois Hans Christian Andersen. Chapeau!

La partie noire de droite est découpée. (c) Gautier-Languereau.


Même  technique de somptueuses découpes laser dans le nouvel album grand format d'Antoine Guilloppé, "Little Man" (Gautier-Languereau, 40 pages), éblouissant. Ici, on part à New York à la rencontre de Cassius, le petit homme.
Encore un travail d'orfèvre qui fait des merveilles de toutes ces pages découpées en noir et blanc et posées sur des fonds de couleurs vives.

Pourquoi le jeune garçon noir accroché à un grillage (un terrain de basket urbain?) rêve-t-il de traverser le pont de Brooklyn à New York? Pourquoi rêve-t-il d'avoir le droit de traverser le pont? On suit sa silhouette, vêtue d'un t-shirt du basketteur BRYANT 33, qui galope dans les doubles pages où apparaissent les bâtiments célèbres et les rues de la Grosse Pomme, où les habitants vaquent à leurs occupations, où les chats se prélassent ici et là.

Le rêve de Cassius. (c) Gautier-Languereau.

Et on découvre la vie de Cassius avant qu'il n'arrive se réfugier aux Etats-Unis avec ses parents. Il habitait loin, de l'autre côté de l'océan, dans un pays en guerre, dans un pays où il avait peur. Aujourd'hui ses craintes sont parties, la statue de la Liberté veille sur lui. Aujourd’hui il aime sa nouvelle ville, sa nouvelle vie. Il aime que sa rêverie s'achève et que son rêve devienne réalité, en compagnie de son père et de sa mère. Rendant discrètement hommage à Martin Luther King et à Cassius Clay, ce très bel album fait aussi sobrement partager le sort des réfugiés de guerre.







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