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La maison de poupée "Appelboom", haute de 2 mètres. |
Les enfants jouent-ils encore avec des
maisons de poupées aujourd'hui? Pas sûr mais les maisons de poupées d'hier suscitent toujours la même admiration. Ils pourront en voir plusieurs à l'excellente exposition
"Little life" qui vient de s'ouvrir pour un an tout en haut de la Porte de Hal. A la fois ludique et informative. Et présentant des pièces de toute grande qualité. C'est la troisième fois que le lieu s'intéresse aux jouets en rapport avec la vie quotidienne. Il y avait déjà eu les expositions "Des jouets qui font… pouet!" (2013-2014, lire
ici) et "Petits soldats de la Grande Guerre" (2015-2016).
L'idée de l'exposition est de
faire découvrir la vie domestique des milieux bourgeois par les jouets de leurs enfants. C'est la raison pour laquelle les maisons-jouets exposées sont datées de 1850 et 1920. Les maisons de poupées existaient avant bien entendu, mais comme objets d'exposition et non comme jouets.
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La salon de la maison de poupée Charlier. |
Un
monde miniature ravissant s'ouvre au visiteur qui se promène de pièce en pièce. Six maisons de poupée, quelques chambres de poupées et de nombreux meubles miniatures des années 1850-1920 racontent la vie quotidienne d'une famille bourgeoise de cette époque. Magnifiques, les pièces proviennent de la collection de jouets des Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles (MRAH) et de prêts des Musées du Jouet de Bruxelles et de Malines ainsi que du Musée de la Vie Wallonne de Liège.
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Le salon de la maison de poupée attribuée à Victor François Bolant. |
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Les meubles sont ici faits en plumes d'oiseau. |
Avec ses murs décorés d'agrandissements de catalogues anciens de jouets fabriqués en série à Nuremberg,
"Little Life" s'ouvre sur le
salon, pièce majeure à cette époque. Il fait le lien entre l'extérieur et l'intérieur et surtout accueille les invités. Cette pièce très souvent représentée dans les maisons de poupées a donné lieu à de merveilleuses dînettes miniatures, à des ensembles de meubles de réception...
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On mange alors en famille. |
La partie consacrée à la
salle à manger présente différents services pour enfants. Au XIXe siècle, manger était important et manger en famille l'était encore plus. On le reproduit donc en jouets. On remarque que les séries d'assiettes, de plats, de verres, de couverts sont de trois tailles: toutes-petites pour les maisons de poupées, petites pour les poupées, réduites pour les enfants.
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Une vaisselle pour enfants. La cafetière mesure 13 cm de haut. |
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Un fourneau en fer. |
Les espaces
cuisine sont très différents de ceux qu'on connaît aujourd'hui. Manquant de confort et d'hygiène par rapport aux critères actuels, sentant fort, ils sont en général relégués au bout du sous-sol. Mais les cuisinières et les fourneaux fonctionnent souvent, malgré leur petite taille, alimentés par des bougies, de l'alcool à brûler ou du charbon de bois.
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Bain mobile puis bain à eau chaude avant l'eau courante. |
Même surprise du côté des
salles de bain puisque l'eau courante n'était alors pas courante. La baignoire était souvent un bain mobile à remplir. Pour l'hygiène quotidienne, on se contentait d'une cuvette dans la chambre ou dans le boudoir à côté. A noter que dans la maison de poupée présentée, venant de Malines, la salle de bains a été rajoutée plus tard.
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Une autre organisation des pièces dans la maison. |
Les
chambres à coucher ne sont pas oubliées dans l'exposition. Elles rappellent que c'est le temps de la "nursery". Que les enfants y jouent souvent pour ne pas déranger les adultes.
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Des poupées de maisons de poupées. |
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La maison de poupée construite par Jules Charlier, clou de l'exposition. |
Au centre de l'exposition se trouve l'impressionnante "Maison de poupée bruxelloise", complètement rénovée et désormais sous atmosphère protégée. Cette maison fermée (mais dont tous les côtés s'ouvrent) reproduit une maison néoclassique construite en 1876, rue Froissart, à Etterbeek. Elle mesure 122 cm de haut pour 179 cm de long et 65 cm de large. Elle fut construite à la même époque par un ingénieur-électricien, Jules Charlier, qui y habitait, pour ses nièces. On ne peut qu'admirer son talent et son souci du détail. Vu la profession de son constructeur, elle fut raccordée à l'électricité en 1899.
On retrouve la Maison Charlier en détail dans la publication que
Linda Wullus lui consacre,
"La maison de poupée bruxelloise" (Musées royaux d’Art et d’Histoire, Fedopress, 40 pages, 2017). Largement illustrée, la brochure parcourt les lieux de pièce en pièce par le texte et par les photos, donnant à voir les innombrables détails qui en font son charme et sa richesse.
Le rez de la maison fait l'objet d'une visite en 3D dans l'exposition.
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Une vitrine à atmosphère calculée abrite la maison Charlier. |
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On voit très bien les différentes pièces de la maison Charlier. |
Les maisons de poupées de l'expo
- La maison de poupée bruxelloise de Jules Charlier, au cœur de l'exposition.
- Le salon de poupée attribué au fabricant de jouets français Victor-François Bolant
- La maison de poupée Appelboom, réalisée en Allemagne.
- La maison de poupée de Mr et Mme Cabus-Stuer, venue d'Angleterre avec une de ses anciennes propriétaires.
- La maison des sœurs Ghislaine et Andrée Verneuil avec ses cinq étages, rescapée de la Première Guerre mondiale
"Little life" est une exposition extrêmement réjouissante qui plaira aux petits comme aux grands, aux collectionneurs de jouets et aux bricoleurs prêts à se lancer dans l'aventure.
Pratique
L'exposition
"Little life" se tient jusqu'au 25 novembre 2018 à la Porte de Hal (Boulevard du Midi 150, 1000 Bruxelles), du mardi au vendredi de 9h30 à 17 heures, le week-end de 10 à 17 heures (fermée les lundis ainsi que les 25/12, 01/01, 1/05, 1/11, 11/11).
Pour compléter la visite, on se rappellera de lire l'extraordinaire
livre en petit format,
"Un elfe tombé du ciel", de
Fougasse (l'école des loisirs, 2012) qui nous arrive en livre pour enfants près d'un siècle après sa création et dont je raconte l'histoire
ici.
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