"Le nouveau nid des Petits Marsus". (c) Benjamin Chaud. |
Reprendre un personnage de bande dessinée adorable et adoré est un redoutable défi. Il y a les opposants absolus, ceux qui vous attendent au tournant, prêts à monter aux barricades du sacro-saint maître inégalable. Alors chapeau bas à Benjamin Chaud qui revisite superbement le Marsupilami et sa famille, créés par Franquin, dans une nouvelle série, les "Petits Marsus".
On y retrouve avec plaisir l'esprit initial, joie de vivre, bonne humeur, farces, aventures du quotidien, le tout joyeusement dessiné. Benjamin Chaud emboîte le pas à Franquin, mais à sa mode personnelle. On reconnaît immédiatement son graphisme foisonnant. Il a su se glisser dans l'ambiance née hier, même avant-hier pour certains, se l'approprier. Il la prolonge tout en la rendant reconnaissable. L'auteur-illustrateur français passe de la bande dessinée de Franquin à sa forme à lui, celle de l'album jeunesse. C'est à peine si on le remarque tant tout sonne juste. L'amateur de décors exubérants donne en plus l'impression de s'être bien amusé en créant les décors de luxuriante forêt tropicale où vivent les Petits Marsus. Il faut dire qu'il s'était déjà longuement entraîné dans le potager de Pomelo, son petit éléphant rose (Albin Michel Jeunesse, lire ici). Il était le candidat idéal pour reprendre le Marsupilami et remplit drôlement sa mission.
Deux albums sont déjà parus, sur les quatre prévus, excellents tous les deux, plutôt pour les jeunes enfants, quatre, cinq ans, mais les plus grands (et même les adultes) s'en régaleront aussi.
"Le nouveau nid des Petits Marsus" de Benjamin Chaud (Little Urban, 32 pages) fait référence dès la couverture au célèbre "Nid des Marsupilamis" de Franquin (Dupuis, 1960), le douzième tome de la série.
Tout commence quand une tempête réduit en miettes le confortable nid que les Marsupilamis, père, mère et les trois petits, s'étaient construits. "Houbalala." Le calme revenu, il s'agit pour eux de se trouver un nouveau nid. Mais dans la forêt où ils arrivent, rien n'est simple car chaque lieu qui les tente semble déjà appartenir à quelqu'un.
Cette quête d'un nouveau logement donne lieu à des scènes exquises où Benjamin Chaud peut laisser libre cours à son imagination, aussi bien dans les textes bourrés de surprises que dans les illustrations, expressives et régalantes. Des aventures pleines de rebondissements qui se termineront au mieux dans un lieu particulier de la jungle.
Où trouver à se loger? (c) Little Urban. |
Sauvetage collectif. (c) Little Urban. |
"L'école des Petits Marsus" de Benjamin Chaud (Little Urban, 32 pages) confronte les lecteurs et les Petits Marsus à une situation bien connue: se lever tôt, se laver, petit-déjeuner et se mettre en route pour aller à l'école. Sauf que dans la jungle où habitent les héros, le chemin de l'école est plein d'aventures incroyables, même s'il souffre aussi d'embouteillages. Rêve et réalité vont bras dessus dessous dans cette exquise jungle.
L'album se poursuit avec le détail de la journée d'école. Pas piquée des termites... Il se termine sur le retour à la maison et l'histoire du soir. Entre-temps, on aura savouré cet univers enchanteur et repéré les techniques des parents Marsus pour prendre soin de leurs petits.
C'est le matin. (c) Little Urban. |
Un petit coup d'eau. (c) Little Urban. |
Petit-déjeuner. (c) Little Urban. |
La sieste à l'école. (c) Little Urban. |
L'éditeur raconte qu'à l'idée de revisiter le Marsupilami, Benjamin Chaud s'est montré particulièrement emballé. Il aurait même dit: "C'est un houba de plaisir!"
Chaud lui-même dit ceci:
"Illustrer les Petits Marsupilamis après Franquin, c'est forcément très impressionnant, car Franquin, c'est un immense génie du dessin. En plus, il était drôle et généreux. Mais son univers est tellement beau et riche que c'est aussi très exaltant.
J'ai beaucoup de souvenirs de lecture, surtout de moi riant à gorge déployée, devant Gaston (qui me fait toujours rire) ou plus tard en lisant "Les idées noires", mais comme tout le monde, je me suis plongé tout petit dans la jungle de Palombie avec les Marsupilamis. J'ai préféré ne pas revoir les albums, travailler d'après mes souvenirs pour ne pas copier et pouvoir y apporter ma petite touche. J'ai essayé aussi de traiter de sujets personnels et contemporains qui me touchent et qui, j'espère, pourront parler aussi bien aux enfants qu'à leurs parents."
Houba, houba, hop, vite, les tomes suivants!
(c) Benjamin Chaud. |
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