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mercredi 25 mars 2020

Librairie ou librairie? Précisions

Temps de lire, de relire, de découvrir, de se souvenir, de faire fondre sa PAL,
pour les petits et pour les grands #confinothèque3


Demandez à un francophone ce qu'il achète dans une librairie. Le premier vous répondra des livres, le second des journaux. Et c'est bien à cause de ce mot unique désignant deux formes de commerce différentes qu'il y a de l'énervement de la part des clients qui trouvent porte close à propos du confinement.

Car les librairies-conseil "dont les livres sont le principal métier" ont fermé leurs portes, "parce que les règles fédérales le leur imposent mais aussi par solidarité et civisme", avancent-elles dans un communiqué alors que les marchands de journaux dispensant journaux,  périodiques, tabac, jeux de hasard et livres ont le droit d'être ouverts en ces temps de crise sanitaire. Les choses sont plus simples en Flandres où on distingue krantenwinkel (magasin de journaux) et boekhandel (commerce de livre).

"Les clients s'attendent à trouver ouvertes les librairies qui leur fournissent habituellement leurs livres" poursuivent les librairies indépendantes, "alors que celles-ci ne peuvent pas les accueillir. Certaines ont choisi de livrer à domicile ou d'expédier par poste. Beaucoup s'y refusent, parce qu'elles estiment que la crise infectieuse le justifie et qu'il ne faut pas pour l'instant surcharger les livreurs et facteurs, ou parce qu'elles n'ont pas pu maintenir assez de personnel au travail."

Les librairies indépendantes se veulent rassurantes: "Dès que la sécurité sanitaire évoluera positivement, nous reprendrons notre rôle de conseiller et fournisseur de livres et nous rouvrirons nos magasins. Nous aurons bien besoin du soutien des lecteurs pour reprendre notre rôle de libraires-conseil."

Concrètement, cela signifie donc que les librairies indépendantes seront fermées en Belgique jusqu'au 6 avril.


De son côté, l'APBFB (Association des professionnels des bibliothèques francophones de Belgique) dit la même chose, arguant que "la poursuite de certains services ne peut s'effectuer au détriment de la santé publique!"

Or la nouvelle circulaire de la ministre Linard du 21 mars a remis  en question la fermeture des bibliothèques ordonnée le 13 mars. Pour l'APBFD, "cette décision d'ouverture, quelles qu'en soient les modalités ("take away", portage ou autre), est difficile à exécuter dans le respect des règles diffusées par les autorités tant publiques que scientifiques et médicales en matière de distance physique mais aussi de risques de contamination par les objets. Elle revient à faire courir de graves dangers au public comme au personnel. (...) Elle appelle les autorités décisionnaires – et singulièrement les pouvoirs organisateurs communaux, provinciaux et de droit privé – à appliquer une règle simple: le véritable héroïsme est de rester chez soi et de limiter ses déplacements au strict nécessaire."

Par ailleurs, les bibliothèques publiques rappellent que, depuis le début de la crise sanitaire, elles ont mis en place plein d'initiatives: contes en ligne, suggestion d'audiolivres et de livres numériques gratuits, accompagnement dans les inscriptions sur Lirtuel, contacts permanents via les réseaux sociaux et newsletters.

"Confinons-nous et aidons nos usagers à ne pas être tentés de sortir pour du non-nécessaire!", conclut l'association.




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