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jeudi 24 octobre 2013

L7A6E devant le choix de l'Académie française


"L’Académie française, dans sa séance du jeudi 24 octobre 2013, a décerné son Grand Prix du Roman, d’un montant de 7.500 euros, à M. Christophe Ono-dit-Biot, pour son roman "Plonger".

M. Christophe Ono-dit-Biot a obtenu, au 1er tour de scrutin,

11 voix contre 4 voix à M. Thomas B. Reverdy et 3 voix à Mme Capucine Motte."


Tel est le communiqué officiel.

Le bal des prix littéraires a réellement commencé aujourd’hui.

Donc, sur les trente-sept académiciens siégeant actuellement sous la Coupole (il n'en manque que trois pour que les effectifs soient au complet), dix-huit ont participé au vote consacrant ce jeudi 24 octobre 2013 le lauréat du Grand prix du roman de l'académie française.
Et onze d'entre eux ont élu au premier tour de scrutin Christophe Ono-dit-Biot, écrivain et journaliste au "Point" comme on ne peut guère l'ignorer. Il suffit de consulter sa fiche Wikipedia .
Si le communiqué du Quai Conti ne mentionne jamais de nom de maison d’édition, voilà que tombe un premier gros lot dans l'escarcelle de Gallimard. Tant pis pour Flammarion et JC Lattès.

Est-ce l'effet Astérix, dont la sortie du nouvel album en ce jour, revient à chaque bulletin d'info? Les académiciens ont en tout cas couronné un clone de Tragicomix, l'amoureux de Falbala dont Obélix était tellement jaloux.
Les cheveux au vent, la barbe soigneusement taillée à trois jours de pousse, le regard au loin, le sourire ravageur, et cette assurance...
Mais on me dit dans l'oreillette qu'on ne peut pas s'en prendre au physique.
Passons alors au livre.

"Plonger" est le roman que signe le papa tout neuf d'un vrai bébé Hector. Il est écrit pour que le jeune Hector du livre, le même que dans "L'Iliade", sache comment son père et sa mère se sont rencontrés, comment leurs chemins ont ensuite divergé et comment César, le jeune père, double de CODB, ancien journaliste ayant couvert des sujets difficiles, a été obligé de reprendre un avion à destination d'un pays lointain, chose qu'il s'était juré de ne plus jamais faire, afin de reconnaître le corps de Paz, sa compagne et mère d'Hector.
Je peux le raconter car tout figure dans la première page du volume.

"Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.
Une provocation.
Une exhortation.
A écrire ce livre, pour toi, mon fils."


César qui nous dit exercer maintenant le métier de père s'adresse à son fils pour fixer ses souvenirs, pour lui transmettre qui a été Paz, sa mère. Pour se rappeler aussi cet amour fou qui lui est tombé dessus un soir à minuit, une nuit de juin, dans une épicerie du XIVe arrondissement de Paris. Loin de chez lui, lui le journaliste culturel ("moine-soldat au service de la culture") travaillant à L'Entreprise (comprenez "Le Point"). Cette femme, de quinze ans sa cadette, il voulait la conquérir. Il a donc actionné tous les les leviers à la portée d'un journaliste. Et il l'a retrouvée.

Le roman se poursuit entre rencontres, rendez-vous réussis et manqués avec la belle photographe asturienne, voyages, installation à deux chez lui, premières incompréhensions, visite de la Biennale de Venise, conception du futur Hector. Et c'est là que Paz perd pied, plonge dans une fascination pour les requins qui lui sera fatale.

Pourquoi pas, une telle histoire? Quoique 444 pages, c'est beaucoup pour la raconter.

Mais, surtout, pourquoi des phrases comme "Le passage qui suit n'est pas pour Hector. Il y en aura d'autres. Quelques-uns. Je ne peux pas tout lui dire. On ne peut pas tout dire à un fils sur sa mère. Beaucoup. Presque tout. Mais pas tout. (...)"

Et ce ton, tellement sûr de lui, si content de se regarder écrire ou de trouver les titres de ses chapitres.

Bon, c'est vrai qu'on se baigne beaucoup dans "Plonger", Paz adore nager. Mais cela suffit-il?



Dès l'annonce du prix, le lauréat 2012 twittait au lauréat 2013:



Et les hommages se multipliaient sur la toile. Mais pas que.



En tout cas, Christophe Ono-dit-Biot a trouvé le temps d'aller saluer les académiciens.




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