C'est à la radio, France Inter, régulièrement, entre diverses émissions.
C'est pour une annonce, celle du festival "Radio France fête le livre" qui aura lieu à Paris le week-end des 23 et 24 novembre prochains.
C'est la voix de Véronique Ovaldé, l'invitée d'honneur de cette troisième édition.
Véronique Ovaldé vient de publier en cette rentrée son huitième et très beau roman, "La grâce des brigands" (L'Olivier, 286 p.), en même temps que ressort en poche, sous une nouvelle couverture, son premier, "Le sommeil des poissons" (Seuil, 2000, Points 2006 et 2013).
On y retrouve avec plaisir sa voix singulière qui est devenue au fil de ses livres son signe de reconnaissance. Pas de pays lointain non nommé cette fois, mais Santa Monica à Los Angeles, du début des années 70 au 17 janvier 1994. Maria Cristina Väätonen s'est installée là quand elle n'avait que seize ans, plaquant son Grand Nord natal et mortifère. Elle a surtout mis une distance qu'elle juge infranchissable entre elle et sa famille. Une mère grenouille de bénitier, Meena, sœur aînée jalouse, un père à l'apparence taciturne mais qui aura été finalement son meilleur allié là-bas.
En Californie, Maria Cristina peut enfin faire ce qu'elle veut, ECRIRE. Son premier roman, "La Vilaine Sœur", autobiographique, scelle sa rupture familiale. D'autres titres suivront. Elle est une romancière appréciée, souvent en voyage, assez solitaire mais a quelques amis et amies solides.
Quand le roman commence, elle a trente ans environ et est sur le front de mer. Elle déguste un cocktail de crevettes agrémenté de cacahuètes pilées. Elle rêve à la femme scandaleuse qu'elle pourrait être, une idée qui lui suffit, pas besoin de la réaliser. Ce jour-là, le 12 juin 1989, à 12h40, Maria Cristina reçoit un coup de téléphone qui bouleverse son existence. C'est sa mère, silencieuse depuis plus de dix ans: "Il faut que je te parle de ta sœur. (...) Il faut que tu viennes. (...) Il faut que tu viennes à Lapérouse, Maria Cristina. (...) C'est à cause du petit Peeleete. (...) C'est ton neveu, Maria Cristina." L'écrivaine n'a plus qu'à appeler Rafael Claramunt, ancien immense écrivain qui l'a révélée en tant qu'auteure et en tant que femme puisqu'il a été son amant. Aujourd’hui, il n'est plus qu'un vieux type empâté, grand consommateur d'héroïne. Mais il demeure apparemment son protecteur.
Véronique Ovaldé fait encore apparaître Joanne, la meilleure amie de Maria Cristina à Santa Monica, avant d'envoyer celle-ci à la rencontre de son passé. Aéroport, voiture de location, la jeune femme a largement le temps de s'interroger sur elle-même et sur ses proches. De s'en souvenir. C'est ce que raconte la partie suivante, les années de vie en vase clos à Lapérouse de ceux qui deviendront la famille Väätonen. Elle cerne ses personnages de près, ne les laisse pas échapper à leur logique, sauf Maria Cristina à qui elle autorise la fuite, la fuite vers la vie, avec l'accord tacite du père.
Si l'héroïne se souvient si bien de tout cela, c'est qu'elle l'a décrit dans son premier roman, "La Vilaine Sœur", publié quand elle n'avait pas encore dix-huit ans, tout en y prenant pour la fin des distances par rapport à la réalité. La suite, c'est son premier travail, secrétaire-gouvernante de Rafael Claramunt, et l'écriture. Sa découverte d'elle-même: "Tu es un personnage poétique. Une petite fée. Et tu ne le sais pas encore", lui glisse son mentor. Ses rêves. Et l'acceptation de son destin.
Une fois de plus, Véronique Ovaldé nous fait côtoyer au plus près d'étranges personnages. Humains qui se débattent comme ils le peuvent dans leurs vies. Avec des inspirations, des sursauts d'énergie et des passages moins radieux où la réalité des uns et des autres ne peut plus se cacher. Elle adapte judicieusement son écriture aux scènes qu'elle évoque, comme lorsque Maria Cristina retrouve sa mère, plus que volubile, au moment de prendre en charge un neveu inconnu et muet. Fermé sur quels secrets? Ou lors de l'explication finale entre l'écrivaine et Claramunt. Et bien sûr, à la toute fin du roman qui en explique aussi le titre.
Dans ce nouveau roman, Véronique Ovaldé explore d'une nouvelle manière un thème qui lui est cher, la libération des femmes des jougs divers. Sa manière personnelle de raconter entraîne autant le lecteur à la suite d'une conteuse à la veillée, multipliant les anecdotes, que d'une artiste de l'écriture dont les mots captivent et séduisent.
C'est pour une annonce, celle du festival "Radio France fête le livre" qui aura lieu à Paris le week-end des 23 et 24 novembre prochains.
C'est la voix de Véronique Ovaldé, l'invitée d'honneur de cette troisième édition.
Véronique Ovaldé. (c) Christian Kettiger. |
Véronique Ovaldé vient de publier en cette rentrée son huitième et très beau roman, "La grâce des brigands" (L'Olivier, 286 p.), en même temps que ressort en poche, sous une nouvelle couverture, son premier, "Le sommeil des poissons" (Seuil, 2000, Points 2006 et 2013).
On y retrouve avec plaisir sa voix singulière qui est devenue au fil de ses livres son signe de reconnaissance. Pas de pays lointain non nommé cette fois, mais Santa Monica à Los Angeles, du début des années 70 au 17 janvier 1994. Maria Cristina Väätonen s'est installée là quand elle n'avait que seize ans, plaquant son Grand Nord natal et mortifère. Elle a surtout mis une distance qu'elle juge infranchissable entre elle et sa famille. Une mère grenouille de bénitier, Meena, sœur aînée jalouse, un père à l'apparence taciturne mais qui aura été finalement son meilleur allié là-bas.
En Californie, Maria Cristina peut enfin faire ce qu'elle veut, ECRIRE. Son premier roman, "La Vilaine Sœur", autobiographique, scelle sa rupture familiale. D'autres titres suivront. Elle est une romancière appréciée, souvent en voyage, assez solitaire mais a quelques amis et amies solides.
Quand le roman commence, elle a trente ans environ et est sur le front de mer. Elle déguste un cocktail de crevettes agrémenté de cacahuètes pilées. Elle rêve à la femme scandaleuse qu'elle pourrait être, une idée qui lui suffit, pas besoin de la réaliser. Ce jour-là, le 12 juin 1989, à 12h40, Maria Cristina reçoit un coup de téléphone qui bouleverse son existence. C'est sa mère, silencieuse depuis plus de dix ans: "Il faut que je te parle de ta sœur. (...) Il faut que tu viennes. (...) Il faut que tu viennes à Lapérouse, Maria Cristina. (...) C'est à cause du petit Peeleete. (...) C'est ton neveu, Maria Cristina." L'écrivaine n'a plus qu'à appeler Rafael Claramunt, ancien immense écrivain qui l'a révélée en tant qu'auteure et en tant que femme puisqu'il a été son amant. Aujourd’hui, il n'est plus qu'un vieux type empâté, grand consommateur d'héroïne. Mais il demeure apparemment son protecteur.
Véronique Ovaldé fait encore apparaître Joanne, la meilleure amie de Maria Cristina à Santa Monica, avant d'envoyer celle-ci à la rencontre de son passé. Aéroport, voiture de location, la jeune femme a largement le temps de s'interroger sur elle-même et sur ses proches. De s'en souvenir. C'est ce que raconte la partie suivante, les années de vie en vase clos à Lapérouse de ceux qui deviendront la famille Väätonen. Elle cerne ses personnages de près, ne les laisse pas échapper à leur logique, sauf Maria Cristina à qui elle autorise la fuite, la fuite vers la vie, avec l'accord tacite du père.
Si l'héroïne se souvient si bien de tout cela, c'est qu'elle l'a décrit dans son premier roman, "La Vilaine Sœur", publié quand elle n'avait pas encore dix-huit ans, tout en y prenant pour la fin des distances par rapport à la réalité. La suite, c'est son premier travail, secrétaire-gouvernante de Rafael Claramunt, et l'écriture. Sa découverte d'elle-même: "Tu es un personnage poétique. Une petite fée. Et tu ne le sais pas encore", lui glisse son mentor. Ses rêves. Et l'acceptation de son destin.
Une fois de plus, Véronique Ovaldé nous fait côtoyer au plus près d'étranges personnages. Humains qui se débattent comme ils le peuvent dans leurs vies. Avec des inspirations, des sursauts d'énergie et des passages moins radieux où la réalité des uns et des autres ne peut plus se cacher. Elle adapte judicieusement son écriture aux scènes qu'elle évoque, comme lorsque Maria Cristina retrouve sa mère, plus que volubile, au moment de prendre en charge un neveu inconnu et muet. Fermé sur quels secrets? Ou lors de l'explication finale entre l'écrivaine et Claramunt. Et bien sûr, à la toute fin du roman qui en explique aussi le titre.
Dans ce nouveau roman, Véronique Ovaldé explore d'une nouvelle manière un thème qui lui est cher, la libération des femmes des jougs divers. Sa manière personnelle de raconter entraîne autant le lecteur à la suite d'une conteuse à la veillée, multipliant les anecdotes, que d'une artiste de l'écriture dont les mots captivent et séduisent.
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