De mon temps, on entrait souvent en littérature avec "Le Grand Meaulnes", d'Alain-Fournier, "Le lion", de Joseph Kessel, "L'étranger" d'Albert Camus et/ou "Le vieil homme et la mer" d'Ernest Hemingway.
Des bouquins formidables, tapis rouges vers des tas d'autres lectures exaltantes, qu'on découvrait bien entendu en format de poche, date de parution et budget obligent.
Il m'a donc fallu attendre que "Le Grand Meaulnes" ait cent ans pour le voir en belle collection! Le livre était en effet sorti fin octobre 1913 chez Émile-Paul Frères; il sera réimprimé plus de dix fois cette même année et manquera de peu le prix Goncourt attribué le 3 décembre au onzième tour de scrutin. A noter encore que le texte d'Alain-Fournier avait été prépublié de juillet à novembre 1913 dans "La Nouvelle Revue Française".
"Le Grand Meaulnes", de Henri Alban Fournier, dit Alain-Fournier (Bleu autour, 272 pages, diffusion Harmonia Mundi), est une remarquable réédition, pensée à l'occasion du centenaire du livre. La couverture, création de Claire Forgeot, reflète bien l'atmosphère du roman. La préface est signée Pierre Bergounioux et le livre est complété de photos et de éclairages inédits d'écrivains, d'historiens et de journalistes, une édition pilotée par Bernard Stéphan.
Ce qui est assez amusant, c'est que les Editions Bleu autour sont établies non loin d’Épineuil-le-Fleuriel (Cher) où se noue l’intrique du roman d’Alain-Fournier. Le premier, d'inspiration autobiographique, et le seul complet puisque l'auteur mourra l'année suivante, à 27 ans, sur le front des Hauts de Meuse. La Grande Guerre avait commencé...
Ce livre initiatique, tragique aussi, a marqué des générations de lecteurs, par sa quête d'ailleurs et d'absolu.
Qui ne se souvient des premières lignes écrites par Alain-Fournier:
"Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189...
Je continue à dire "chez nous", bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais.
Nous habitions les bâtiments du Cours supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j'appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours supérieur, où l'on préparait le brevet d'instituteur, et le Cours moyen. Ma mère faisait la petite classe..."
Qui ne se rappelle des personnages: Augustin Meaulnes d'abord, 17 ans, orphelin de père, admiré par sa mère, en quête d’amour absolu et de perfection. François Seurel, le narrateur du roman, 15 ans, enfant unique, l’ami fidèle et constant du Grand Meaulnes. Yvonne de Galais, la belle jeune fille du Domaine des Sablonnières, rencontrée au bord de l’étang et au cours de la promenade en bateau, l’image de la pureté inaccessible et l’objet d’un désir impossible. Frantz de Galais, le frère de la précédente et son opposé complet. Le "Domaine mystérieux", où a eu lieu la "Fête étrange" et la "Rencontre " du héros avec Mademoiselle Yvonne de Galais.
Qui n'a frémi devant cette merveilleuse histoire d'amour, pleuré à cause des forces contraires et vibré aux dernières lignes: "Et déjà je l'[Augustin Meaulnes] imaginais, la nuit, enveloppant sa fille dans un manteau, et partant avec elle pour de nouvelles aventures".
Des bouquins formidables, tapis rouges vers des tas d'autres lectures exaltantes, qu'on découvrait bien entendu en format de poche, date de parution et budget obligent.
Il m'a donc fallu attendre que "Le Grand Meaulnes" ait cent ans pour le voir en belle collection! Le livre était en effet sorti fin octobre 1913 chez Émile-Paul Frères; il sera réimprimé plus de dix fois cette même année et manquera de peu le prix Goncourt attribué le 3 décembre au onzième tour de scrutin. A noter encore que le texte d'Alain-Fournier avait été prépublié de juillet à novembre 1913 dans "La Nouvelle Revue Française".
"Le Grand Meaulnes", de Henri Alban Fournier, dit Alain-Fournier (Bleu autour, 272 pages, diffusion Harmonia Mundi), est une remarquable réédition, pensée à l'occasion du centenaire du livre. La couverture, création de Claire Forgeot, reflète bien l'atmosphère du roman. La préface est signée Pierre Bergounioux et le livre est complété de photos et de éclairages inédits d'écrivains, d'historiens et de journalistes, une édition pilotée par Bernard Stéphan.
Ce qui est assez amusant, c'est que les Editions Bleu autour sont établies non loin d’Épineuil-le-Fleuriel (Cher) où se noue l’intrique du roman d’Alain-Fournier. Le premier, d'inspiration autobiographique, et le seul complet puisque l'auteur mourra l'année suivante, à 27 ans, sur le front des Hauts de Meuse. La Grande Guerre avait commencé...
Alain-Fournier. |
Qui ne se souvient des premières lignes écrites par Alain-Fournier:
"Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189...
Je continue à dire "chez nous", bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais.
Nous habitions les bâtiments du Cours supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j'appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours supérieur, où l'on préparait le brevet d'instituteur, et le Cours moyen. Ma mère faisait la petite classe..."
Qui ne se rappelle des personnages: Augustin Meaulnes d'abord, 17 ans, orphelin de père, admiré par sa mère, en quête d’amour absolu et de perfection. François Seurel, le narrateur du roman, 15 ans, enfant unique, l’ami fidèle et constant du Grand Meaulnes. Yvonne de Galais, la belle jeune fille du Domaine des Sablonnières, rencontrée au bord de l’étang et au cours de la promenade en bateau, l’image de la pureté inaccessible et l’objet d’un désir impossible. Frantz de Galais, le frère de la précédente et son opposé complet. Le "Domaine mystérieux", où a eu lieu la "Fête étrange" et la "Rencontre " du héros avec Mademoiselle Yvonne de Galais.
Qui n'a frémi devant cette merveilleuse histoire d'amour, pleuré à cause des forces contraires et vibré aux dernières lignes: "Et déjà je l'[Augustin Meaulnes] imaginais, la nuit, enveloppant sa fille dans un manteau, et partant avec elle pour de nouvelles aventures".
Création originale à l'occasion du centenaire. (c) Claire Forgeot. |
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